Forêt claire

Ni tout à fait prairie, ni vraiment bois, ce paysage raconte les efforts prudents de la forêt pour gagner du terrain là où la nature reste instable.

À plusieurs endroits du sentier, les avalanches et chutes de pierres sont trop fréquentes pour permettre aux jeunes pousses de s’enraciner durablement. Ici, les perturbations sont moins intenses. Une forêt clairsemée parvient à s’installer, bien que les conditions restent exigeantes : sol instable, humidité irrégulière, menace persistante de pierres dévalant la pente.

Selon l’exposition, la pente ou la stabilité du sol, les espèces végétales s’adaptent différemment. C’est cette diversité de contraintes qui façonne une mosaïque vivante, où les formes et les couleurs varient d’un mètre à l’autre. Dans les secteurs les plus exposés, on rencontre surtout des feuillus de taille modeste, aux troncs tordus et penchés, témoins des luttes avec le terrain. Là où la pente s’adoucit et le sol se stabilise, des conifères comme l’épicéa peuvent se dresser droits, plus hauts, plus réguliers.

Ces forêts claires jouent un rôle important dans le paysage alpin : elles freinent localement l’érosion, créent de l’ombre et de l’humidité, et offrent un refuge précieux pour de nombreuses espèces. Entre prairie et futaie, elles abritent une biodiversité qui n’aurait pas sa place ailleurs.

Les conifères se développent dans les zones les plus stables.
Des feuillus aux troncs courbés grandissent sur des terrains plus accidentés.